Comment le plastique que nous jetons finit-il par polluer les océans ?
Ce jour, nous abordons un thème important chez Le P'tit Geste : la pollution marine due aux déchets plastiques. Avez-vous conscience qu'annuellement, 8 millions de tonnes de rebuts atteignent les fonds marins ?
Le plastique y figure pour 75%.
L'impact écologique de cette réalité est monumental. La présence massive de déchets plastiques en mer est une calamité pour l'écosystème marin. Pensez aux tortues océaniques souvent prises dans ces ordures.
Mais cette souillure marine induit aussi des risques sanitaires conséquents pour l'être humain (trouble hormonal, cancers, etc.) et influe directement sur le réchauffement planétaire. Ainsi, en 2016, 6% des émissions globales de CO2 étaient dues à la production de plastique au niveau mondial.
Cette problématique nous implique tous :
Gouvernements, entreprises, cités, habitants, vacanciers... tous dans la même galère ! Si lire cet article vous intéresse, c'est que vous vous interrogez : par quel processus ces rebuts parviennent-ils à la mer ? Difficile de suivre leur trajet lorsque l'on trie avec soin ! Poursuivez donc cette lecture, nous vous éclairerons : définition, origines, impacts, voie suivie par le plastique et, évidemment, les résolutions !
Qu'appelle-t-on un déchet marin ?
Définition, retour aux fondamentaux
Un déchet marin, c'est une ordure qui se retrouve dans l'environnement marin, ayant atteint la mer ou y ayant été disposé par l'homme. Ces rebuts sont issus de nos activités et naissent en majeure partie sur la terre. On les rencontre sous diverses apparences : mégots, sacs synthétiques, ou encore reliefs de pêche… Et rappelons-le, 75% de ces ordures sont plastiques, souvent issus des emballages de nos produits !
Le sommet de l'iceberg
Malheureusement, les déchets plastiques que vous percevez en surface ne sont que le sommet de l'iceberg. En effet, la plupart sont invisibles à l'œil nu. Pour mieux saisir ce qui gît en mer, on catégorise les déchets plastiques par taille, des macros aux nanoplastiques. En déclinant, on trouve de vastes débris plastiques, des particules plus petites, jusqu'aux nanoparticules qui pénètrent dans les organismes.
Ces rebuts de toutes échelles n'épargnent aucun recoin de l'océan, de la surface jusqu'aux abysses. Des scientifiques ont même localisé un sac en plastique dans la fosse des Mariannes, point le plus profond de la planète marine, à 10 898 mètres.
Quel est l'impact des déchets plastiques sur l'océan ?
Sur le climat : élévation thermique et acidification océanique
Pour appréhender l'influence du plastique sur le climat, il est crucial de comprendre sa production. Comme vous le savez sans doute, le plastique libère des gaz à effet de serre durant son cycle de vie, de son extraction à son abandon dans l'environnement en passant par le raffinement, la fabrication, la destruction et l'incinération.
D'ordinaire, le phytoplancton océanique absorbe près de 25% du CO2 émis par nos soins. Cependant, en affectant la nature marine, on l'empêche d'effectuer son rôle. Du fait des activités humaines, l'océan ingère tant de CO2 non-stop que sa composition chimique se modifie. Son pH chute, son acidité croît et sa concentration en ions carbonates décroît.
Ces changements ont des répercussions majeures sur l'équilibre de la faune et de la flore aquatiques. Ainsi, le manque d'ions carbonate rend la construction de squelettes et de coquilles difficile pour les créatures marines. Finalement, la chaîne alimentaire sous-marine est impactée par la contamination des eaux.
Sur la faune et flore sous-marines
Hélas, les conséquences des détritus plastiques dans la mer sur la biodiversité ne s'achèvent pas ici. Ce que l'humain perçoit le mieux est l'absorption (ou l'étranglement pire encore) de plastiques flottants par les êtres vivants aquatiques. Les animaux sont induits en erreur par ces ordures ou les confondent avec leur nourriture habituelle.
Si l'on doit ne retenir qu'une donnée : aujourd'hui, 9 oiseaux sur 10 ont du plastique dans le ventre. Les êtres aquatiques sont aussi en danger face aux substances nocives et métaux lourds absorbés après la désintégration du plastique. Il faut aussi signaler que le plastique facilite le transfert de virus et autres espèces invasives, qui s'accrochent et voyagent via les courants marins.
Sur l'Homme
Inévitablement, l'humain subit aussi les répercussions néfastes du plastique dans les mers. Comme on l'a dit, le problème de l'océan à absorber le CO2 se révèle directement sur le changement climatique. Mais cet effet s'observe même dans nos assiettes.
Effectivement, les microplastiques fixent des polluants ensuite consommés par les poissons que nous mangeons. Pour finir, on peut aussi contempler les conséquences de cette saleté sur le mode de vie des communautés en contact direct avec ces détritus.
Cette problématique est particulièrement incarnée dans des nations asiatiques qui se voient acheminer nos ordures en conteneurs. Heureusement, depuis le premier janvier 2021, les États européens ne sont plus en droit d'expédier leurs ordures vers des pays hors OCDE libertinement !
Comment nos détritus plastiques se rendent-ils à l'océan ?
Les causes
Mais alors, concrètement, comment le plastique aboutit-il dans nos mers ? La raison première de ce fléau est la surproduction de déchets plastiques. Les compagnies en génèrent en masse, car plus économique et aisé à gérer.
Mais il est crucial d'examiner la question du traitement des déchets. Les grands fautifs de cette calamité écologique sont les déchets abandonnés dans l'environnement, les erreurs de triage (qui mènent à l'enfouissement ou l'incinération de matériaux recyclables), le recyclage insuffisant du plastique (29% en France seulement) et enfin l'exportation de déchets vers des territoires dépourvus de moyens adéquats pour leur gestion.
Le trajet effectué
WWF a déterminé les trois voies majeures par lesquelles les déchets plastiques atteignent la mer, toutes liées aux causes évoquées plus tôt. Dans tous les cas, les rebuts sont charriés par l'eau (rivières et fleuves, précipitations, crues) ou portés par le vent.
Les déchets éparpillés dans la nature : Volontaire par "paresse" d'attendre une poubelle ou involontairement, les décharges illégales en plein air, ou l'absence de gestion adaptée des rebuts dans certains territoires, le plastique éparpillé dans la nature est poussé par les vents et les cours d'eau vers la mer.
Les eaux usées : Effectivement, de simples gestes de tous les jours peuvent contribuer à la souillure marine. Citons par exemple le nettoyage des vêtements synthétiques, le rinçage de produits cosmétiques contenant des micro-billes plastiques ou encore la mise à la poubelle d'un bâtonnet ou d'un applicateur hygiénique dans les toilettes.
Effectivement, les stations de traitement des eaux usées n'ont pas les capacités de filtrer 100% des microplastiques issus de nos ordures et qui se retrouvent dans nos eaux usées.
Les canalisations : Entre les canalisations des cités côtières et la mer, il n'existe qu'un écoulement. Souvent, les eaux de pluie atteignent la mer sans traverser une station d'épuration.
Les rebuts laissés dans la rue rejoignent les canalisations lorsqu'il pleut...
Et voilà leur route vers la mer toute désignée !
Quelles solutions pour pallier ce problème ?
Heureusement, des alternatives existent pour empêcher nos détritus plastiques de souiller la mer. Même si un bon nombre des efforts est à réaliser du côté des firmes, chacun peut aussi contribuer à réduire la contamination des fonds maritimes. Voilà quelques actes faciles que vous pouvez mettre en œuvre chaque jour :
Diminuer votre consommation de plastique (principalement le plastique jetable). Vous pouvez intégrer une routine zéro déchet dans votre quotidien.
Réemployer et recycler ce qui traîne chez vous, tels les vieux récipients métalliques.
Recycler un maximum
Prendre part aux initiatives de nettoyage de plages et cours d'eau
Encourager les marques à abandonner l'usage du plastique jetable pour des matériaux durables. Cela implique, par exemple, l'engagement sur les plateformes sociales ou simplement par le boycott de marques peu respectueuses de notre environnement.
Certes, le sujet de cet article n'est pas des plus réjouissants. Mais, l'élément primordial, c'est qu'il existe un espoir pour nos mers et notre monde, d'où l'utilité de conscientiser toute la population à ce combat. Car, en matière de déchets plastiques, nous sommes collectivement concernés, que l'on soit un individu lambda, une compagnie ou un État !
Encore une fois, l'unité est gage de victoire. En réduisant le plastique jetable, en contrôlant mieux la production et le traitement des ordures (à travers des lois, infrastructures, systèmes de tri, etc.), en soignant les habitats marins et en éduquant notre entourage sur les enjeux liés au plastique que nous avancerons.
Donc, gardez espoir avec nous vers un futur plus clément !